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14/03/2011
Le
XV de France a été vaincu pour la deuxième fois de son histoire par l'équipe
d'Italie samedi dernier lors du Tournoi des 6 nations. Après les désillusions estivales (déculottées en
Afrique du sud et en Argentine) et automnales (raclée face à
l'Australie), cela commence à faire beaucoup et même trop.
On peut d'abord s'interroger sur le jeu pratiqué, depuis trois ans, l'équipe de France ne possède aucune identité de jeu, alors qu'après deux ans et demi avec leur nouveau sélectionneur, les anglais dominent le continent européen de la tête et des épaules, allant jusqu'à pratiquer un jeu enthousiasmant par séquences. Le jeu français s'est constitué lors du Grand Chelem 2010 avec un pack dévastateur et une défense de fer. Nous excellons, il est vrai sur les ballons de récupération mais nous se savons plus attaquer alors que de tout temps, la France était la référence du jeu d'attaque, les
All Blacks nous enviaient certains joueurs. Mais, comme ce fut le cas face à
l'Italie, tout comme face à
l'Angleterre, lorsque nous sommes dominés dans le combat et que notre paquet d'avants est moins dominateur, nous ne sommes plus capables de rien, si ce n'est compter sur un exploit individuel des Clerc,
Médard ou
Trinh-Duc.
Cette équipe de France , a, ces derniers temps manqué d'esprit de révolte. En
Dusautoir, nous avons, il est vrai, un leader par l'exemple mais manquant de charisme. Il nous manque quelqu'un capable de fédérer tout un groupe, de rameuter les forces vives lorsque le cochon est dans le maïs comme récemment encore nous pouvions le faire à des
Pelous,
Galthié et
Ibanez. Ce leader existe peut-être dans ce groupe (
Harinordoquy présente ce profil) mais il se doit alors de se faire violence, de s'imposer.
Le sélectionneur national, Marc
Lièvremont est
l'anti-Laporte par excellence, l'un est calme, posé tandis que l'autre était volcanique, sanguin, souvent dans
l'exagération, mais dans ses excès, résidait toujours une part de vrai.
Lièvremont est-il capable de
remobiliser ses troupes, de leur proposer un projet de jeu cohérent? Il semble
qu'actuellement, cette réponse soit négative. Bernard
Laporte, son prédécesseur a réussi dans cette remise en question en 2007 autour d'un schéma pragmatique qui avait l'adhésion des leaders. En son temps de joueur,
Laporte avait su tirer, en tant que capitaine, la quintessence du groupe de
Bègles, lesquels furent champions de France en 1991. La remarque vaut pour les anciens sélectionneurs
Fouroux et à un degré moindre,
Berbizier.
Le championnat de France est aussi à pointer du doigt; un calendrier surchargé forçant les clubs à jouer durant les matchs internationaux, un trop grand nombre de joueurs étrangers,
privilégiés au nom du résultat au détriment de jeunes espoirs nationaux en quête de progression. Grâce à cela, la France a contribué au développement
rugbystique de
l'Argentine, laquelle nous bat régulièrement, de
l'Italie et actuellement de la
Géorgie. Les stars étrangères viennent pour certaines engranger quelques euros pour leur proche retraite, des effectifs comme ceux de
Toulon et du
Racing présentent un nombre trop
élevé de joueurs étrangers,cela vaut aussi pour les divisions inférieures et pendant ce
temps-là, nos jeunes espoirs rongent leur frein sur le banc de touche.
Le rugby anglais a réussi sa révolution et se présente comme un favori à la Coupe du Monde de septembre prochain. Pour une fois, prenons exemple sur nos ennemis
d'Outre-Manche et malgré tout, allez les petits!