L'ennemi intime

Jacques Chirac vient de publier le 2è tome de ses mémoires. Une mémoire d'éléphant si l'on se réfère aux 608 pages de ce pavé idéal si l'on est confronté à une charge de CRS. Au fil du bouquin, il nous livre détail par détail ses actions qui ont influé sur le cours du monde, de l'Europe, de la France, de la Corrèze: les têtes de veau englouties, les bières descendues d'un seul trait ou encore les croupes tâtées au salon de l'agriculture... bref 3 pages intéressantes.

Dans les 605 pages qui suivent, il correctionne, il dynamite, il disperse, il ventile, il dézingue, il étrille, il émascule une seule et unique personne: Nicolas Sarkozy, le locataire de l'Elysée dont le bail arrive à expiration et n'est pas sûr d'être renouvelé.

On sent que notre ancien président a eu un plaisir fou à écrire cet ouvrage. Ses proches nous confièrent même qu'il a gardé le sourire durant toute l'écriture. Pour preuve: assister à un strip-tease de Bernadette, qui porte des sous-vêtements fabriqués avec des bulletins de vote à son nom ou ramasser les crottes de son bichon un jour de diarrhée ne lui décollèrent en aucun cas la banane. Si par hasard une convocation pour le tribunal arrivait pour cause de marchés truqués, d'emplois fictifs ou de mort de Robert Boulain, Jacquot allait s'enfermer dans son bureau pour dégoupiller 50 feuillets sur le VRP de Kärcher et il retrouvait sa joie de vivre, surtout en évoquant le four de la blague du président du pouvoir d'achat que son successeur a connu.

Fort de cet élan euphorique, Chirac se prépare à publier deux autres livres:

- "1500 raisons de détester les ex-maires de Neuilly"

- "Comment scier les pieds de la chaise d'un nouvel arrivant au Conseil Constitutionnel"

Sarkozy n'a peut-être pas été le fils spirituel de Chirac, mais il est sa seconde jeunesse.